Pékin change la donne: accélération stratégique de la régulation chinoise de l’AGI
Le 1er décembre 2025, la Chine dévoile un plan d’envergure destiné à placer le pays à la tête de la régulation mondiale de l’intelligence artificielle générale (AGI) et de la superintelligence. Ce plan s’ancre dans une stratégie ambitieuse, marquée dès septembre 2025 par l’entrée en vigueur de mesures inédites comme l’étiquetage obligatoire des contenus générés par l’IA sur son territoire (source). Tous les textes mentionnent l’objectif: instaurer une transparence complète pour endiguer les risques de désinformation et renforcer la confiance du public et des acteurs économiques.
Au cœur de ce virage réglementaire, la Chine lance plusieurs « mesures pour l’identification du contenu synthétique », élargissant leur spectre jusqu’aux IA dites générales. Pékin affiche ses ambitions: faire de ses normes la référence, proposer aux émergents un cadre alternatif à la régulation occidentale. Si les réactions internationales oscillent entre inquiétude (face à un possible contrôle accru de l’État) et intérêt pour une gouvernance plus transparente, la nouvelle offensive chinoise fait écho à la récente montée en puissance industrielle analysée dans cette analyse détaillée. Dans ce contexte, la compétition avec le AI Act européen et le modèle américain d’innovation ouverte s’intensifie, illustrant une véritable bataille des régulations dans l’ère de l’IA générale.
Soft power, techno-politique et AGI: bras de fer sino-occidental autour des standards globaux
Face à l’offensive réglementaire de la Chine, le fossé se creuse entre trois grandes visions de la intelligence artificielle générale: le pilotage centralisé, normatif et pragmatique de Pékin; la régulation prescriptive, parfois contraignante, de l’Europe (AI Act); et l’approche résolument libérale, orientée innovation, des États-Unis (référence).
La Chine structure sa stratégie autour d’une diplomatie des standards, participant activement aux forums des Nations Unies et multipliant les offres de partenariats réglementaires à destination de l’Asie et du Sud Global. Ce soft power réglementaire vise clairement à exporter ses normes, à fédérer de nouveaux blocs d’influence et à court-circuiter la domination occidentale. Dans ce jeu d’équilibres, l’Europe assouplit certains volets de son AI Act pour rester attractive, tandis que les États-Unis critiquent publiquement toute volonté de restreindre l’innovation et la circulation des données (source).
Le bras de fer ne se limite pas aux textes: alliances diplomatiques, dialogue technologique Sud-Nord, et initiatives tel le Sommet du 27 juillet 2025 (en savoir plus) en témoignent. Mais les experts suggèrent déjà un avenir marqué par une « jungle réglementaire mondiale » (analyse): chaque zone impose ses règles, poussant l’IAG vers un monde multipolaire et segmenté.
L’écosystème AGI et superintelligence: entre crainte de balkanisation et opportunités inédites
L’entrée en vigueur des nouvelles normes chinoises a été accueillie par une avalanche de réactions au sein de l’écosystème mondial de l’AGI. Dans la Silicon Valley et l’écosystème open source, on redoute la « balkanisation » du secteur: multiplication des barrières à l’entrée, fragmentation des ressources, limitation de la circulation des talents – autant de risques qui pourraient ralentir l’innovation et pénaliser la quête de la superintelligence artificielle. Nombre de startups et de chercheurs alertent contre la mise en place de réglementations concurrentes qui freinent les modèles ouverts et l’interopérabilité.
Mais en Asie du Sud-Est, sur le continent africain ou au sein de certaines startups chinoises, la nouvelle donne offre une opportunité stratégique d’accéder plus directement à des standards de l’IA générale adaptés à leurs dynamiques locales. Les alliances industrielles formées sous l’égide de Pékin s’efforcent de structurer une réponse concertée à la domination américaine, misant sur la souveraineté technologique. L’Europe, elle, s’inquiète de voir ses leaders tech menacer de s’exiler ou de limiter leur investissement, comme le montre l’alerte récente relayée dans cet article clé à propos de l’AI Act.
Pour les acteurs de l’intelligence artificielle et de la IA générale, le choix entre modèles propriétaires, solutions open source et stratégie réglementaire devient un facteur de souveraineté – et de différenciation – absolument décisif dans la course à la superintelligence.
Jusqu’où Pékin peut façonner la gouvernance mondiale de l’AGI? Scénarios, risques et résistances
L’ambition de la Chine de façonner la gouvernance de l’IA générale ne se cantonne plus à ses frontières. Plusieurs scénarios émergent: Pékin pourrait fédérer un vaste bloc technologique regroupant les pays d’Asie, du Sud global, voire certains alliés industriels en Afrique. Cette stratégie s’appuie sur des investissements massifs dans la recherche, la diffusion de standards techniques chinois et l’activisme diplomatique aux Nations Unies (référence).
Toutefois, cette volonté d’influence mondiale s’accompagne de risques majeurs: danger de concentration des ressources technologiques, risques de contrôle et de surveillance accrus, frein potentiel à l’innovation transfrontalière. En réaction, on observe une montée en puissance d’initiatives locales: dynamisme africain autour des solutions open source, mobilisation occidentale pour la défense d’une intelligence artificielle générale éthique et inclusive, et création de groupes d’expertise indépendants pour promouvoir un agenda alternatif à la domination chinoise.
La compétition pour attirer les talents, la définition des normes techniques et l’alignement des politiques publiques dessinent désormais une géopolitique inédite de la IAG. Face à l’activisme chinois, la régulation mondiale de la superintelligence artificielle entre dans une phase de confrontation ouverte, où chaque force en présence tente d’exercer son soft power au sein d’un monde de plus en plus pluriel.
Conclusion: course à la superintelligence, bataille des normes et le Pari de Pékin
L’irruption de la Chine comme leader réglementaire rebat les cartes du futur de la IA générale et de l’AGI à l’échelle mondiale. À travers une guerre des normes assumée, Pékin catalyse une dynamique de multipolarisation: Amérique, Europe, Asie, Afrique et Sud global déploient désormais des modèles concurrents, parfois incompatibles.
Des alliances, des résistances mais aussi des accélérations imprévues dessinent les contours d’un monde où la circulation de l’innovation et des talents dépendra de choix réglementaires – et où la bataille pour la souveraineté numérique s’intensifie. La question reste entière: la prochaine grande étape de la superintelligence artificielle et de l’intelligence artificielle générale sera-t-elle vraiment tranchée à Pékin?
Pour suivre et comprendre les implications de ce basculement, s’appuyer sur des décryptages d’experts et sur l’actualité, à l’image decette analyse du pari industriel chinois pour l’AGI, s’avère plus que jamais indispensable.

