Oracle, OpenAI et Nvidia frappent fort : le datacenter qui pourrait propulser l’AGI mondiale

Oracle, OpenAI et Nvidia frappent fort : le datacenter qui pourrait propulser l'AGI mondiale

Introduction : Une annonce qui bouleverse la donne pour l’AGI

Le 27 mai 2025 a marqué un tournant historique dans la quête mondiale de l’intelligence artificielle générale (intelligence artificielle générale). Oracle, géant du cloud, a annoncé une commande monumentale de 40 milliards de dollars de GPU Nvidia afin de bâtir un datacenter nouvelle génération, entièrement dédié à l’entraînement des futurs modèles d’OpenAI. Ce partenariat titanesque s’inscrit dans le projet Stargate, conçu comme  » la plus puissante infrastructure de calcul jamais construite pour l’AGI « . Installé à Abilene, Texas, ce super-datacenter bénéficie d’une collaboration trilatérale stratégique entre Oracle, Nvidia et OpenAI – redessinant l’équilibre des forces sur le marché mondial de l’intelligence artificielle.

Cette annonce s’inscrit dans un contexte de montée en puissance inédite autour de l’ia générale, où chaque progrès technique dans les infrastructures accélère la marche vers l’AGI. Mais que signifie concrètement cet investissement colossal ? Quels nouveaux horizons ouvre-t-il pour la recherche et l’industrie, et quelles questions soulève-t-il pour la souveraineté technologique mondiale ?

Pour approfondir la réflexion sur les véritables obstacles de l’intelligence artificielle générale, découvrez l’avis de Yann LeCun sur ce qu’il manque vraiment à l’intelligence artificielle en 2025.

Les chiffres démesurés derrière l’accord Oracle-OpenAI-Nvidia

Le projet Stargate d’OpenAI, propulsé par Oracle et Nvidia, impressionne par ses proportions inédites : plus de 400 000 GPU Nvidia GB200, véritable Rolls Royce du calcul accéléré, sont en cours de commande pour un montant total de 40 milliards de dollars [Reuters]. Cette armada sera déployée à Abilene, Texas, dans un campus de datacenters qui, à terme, dépassera le 1,2 gigawatt de capacité énergétique – de quoi rivaliser, voire surpasser les mastodontes actuels tels que Google Cloud, Amazon Web Services, Microsoft Azure ou Tencent [DataCenterDynamics].

Pour prendre la mesure de cette puissance, voici un tableau comparatif de l’infrastructure projetée face aux leaders mondiaux :

Fournisseur Supercalculateurs IA (2025) Puissance (est.)
OpenAI (Stargate/Oracle) 400 000 GPU Nvidia GB200 1,2 GW
Google (Cloud TPU v5p) ~150 000 TPUs 0,7 GW
Amazon AWS ~100 000 NVIDIA H100 & MI300X 0,6-0,8 GW
Microsoft Azure ~200 000 GPU (V100/A100/H100) 0,8 GW
Tencent Non communiqué 0,5 GW (est.)

Le calendrier est tout aussi ambitieux : la première vague sera opérationnelle mi-2026, la pleine puissance atteinte dans les deux ans suivant le lancement. Cette montée en puissance accompagne la flambée exponentielle de la demande en calcul pour le développement de l’ia générale et la formation de futurs modèles AGI.

Pourquoi l’infrastructure devient le nerf de la guerre pour l’AGI

La course à l’IAG n’est plus seulement une affaire d’algorithmes : elle se joue sur le terrain des super-infrastructures. Chaque saut de performance des modèles d’IA et des architectures de deep learning requiert une augmentation exponentielle de puissance de calcul, de bande passante et de capacité de stockage. Avec ses 400 000 GPU Nvidia GB200, le projet Stargate d’OpenAI vise non seulement à franchir des seuils jusque-là inaccessibles pour l’entraînement de gigantesques réseaux neuronaux, mais aussi à optimiser la gestion et la circulation de quantités de données massives, élément essentiel dans la genèse de l’intelligence artificielle générale.

Les puces GB200, cœurs de cette nouvelle infrastructure, se distinguent par leur architecture NVL72, capable de faire dialoguer 36 modules Grace Hopper sur un seul rack pour une interconnexion ultra-rapide et une mémoire partagée géante – conditions idéales pour la montée en complexité des modèles, à l’image de GPT-5 et au-delà. Outre le calcul, le stockage des données – souvent multi-exaoctets – et la topologie réseau deviennent des facteurs déterminants pour scaler la recherche vers l’AGI, tout en limitant le temps d’entraînement et la consommation énergétique.

Ce paradigme place Oracle, Nvidia et OpenAI au cœur de la révolution, tout comme d’autres géants qui multiplient des investissements record. Cette infrastructure offre l’assise nécessaire pour expérimenter de nouvelles architectures, combiner simulation et apprentissage réel, et – qui sait – franchir le mur de l’agi.

À ce propos, consultez l’analyse sur la montée d’initiatives concurrentes dans la région MENA dans l’émergence du front saoudien ou une approche européenne dans le nouveau front stratégique européen.

Bataille géopolitique autour des supercalculateurs d’IA

L’investissement colossal d’Oracle et OpenAI s’inscrit dans une compétition géopolitique féroce pour la suprématie technologique mondiale. Les États-Unis accélèrent pour verrouiller une position dominante grâce à l’alliance inédite entre Oracle, Nvidia, OpenAI (et un soutien croissant de Microsoft/Saudi/SoftBank), à l’image du projet Stargate qui prévoit jusqu’à 500 milliards de dollars d’investissement sur plusieurs campus américains et internationaux [OpenAI].

Dans le même temps, la Chine poursuit sa montée en puissance avec d’immenses datacenters à Pékin, Shenzhen ou via Alibaba et Tencent, misant sur la souveraineté totale du cloud, des puces et des données stratégiques [Forbes]. La région EMEA, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats, accélère en investissant plus de 20 milliards de dollars dans les infrastructures IA, s’alliant à des acteurs comme G42 ou Nvidia.

L’Europe, quant à elle, tente de s’imposer avec des plans offensifs sur les clouds souverains, la réglementation stricte (AI Act), mais reste en retard sur la puissance brute et la densité des clusters GPU [Carnegie Endowment].

Cette nouvelle donne bouscule la course pour la souveraineté sur l’intelligence artificielle et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, tout en ouvrant la voie à de futures alliances ou rivalités inattendues sur fond d’AGI et de superintelligence.

Pour approfondir le rôle du hardware et de l’open source dans la course à l’AGI, lisez aussi : Meta Llama 4 : Vers une AGI open-source ?

Risques et perspectives: vers un nouveau « splinternet » de l’AGI?

Le déploiement à l’échelle inédite de ce datacenter AGI soulève des perspectives fascinantes… et des risques majeurs. À mesure que les infrastructures deviennent le levier central de la puissance algorithmique, le spectre d’une fragmentation technologique s’intensifie : chaque bloc (US, Chine, Moyen-Orient, Europe) bâtit ses propres « walled gardens » de l’IA, limitant l’interopérabilité et accentuant les tensions globales autour de la intelligence artificielle générale. On parle déjà d’un « splinternet » de l’AGI, où la recherche, l’industrie et les usages seraient cloisonnés – potentiellement aux dépens de l’innovation ouverte et de la collaboration scientifique [CSIS].

Le gigantisme du calcul implique des défis écologiques considérables: consommation énergétique colossale, pression sur les ressources (eau, puces, terres rares). Les questions de sécurité et d’éthique deviennent cruciales : comment garantir la robustesse contre les cyber-attaques ou la mauvaise utilisation de systèmes d’IAG? Quels garde-fous face à une « superintelligence » potentiellement incontrôlable?

Enfin, ces nouveaux équilibres risquent de renforcer les inégalités mondiales – seuls quelques consortiums ou États disposant des moyens d’accéder au « summum » du calcul. L’Europe tente d’y répondre avec le projet d’accès stratégique aux GPU et la réflexion sur des architectures communes.

Pour mieux comprendre ces enjeux de fragmentation et de souveraineté, parcourez notre article sur l’accès aux GPU dans la course à l’AGI.

Conclusion : 2025, l’an I de la guerre des architectures AGI ?

L’offensive conjointe d’Oracle, Nvidia et OpenAI, matérialisée par ce datacenter hors-normes, pourrait bien constituer le vrai catalyseur d’une percée définitive vers l’ia générale. Jamais le monde n’aura vu une telle débauche de puissance, conçue explicitement pour propulser la recherche sur l’intelligence artificielle générale à un autre niveau.

Cette nouvelle ère place la souveraineté technologique, le contrôle du hardware et l’accès à l’innovation algorithmique au centre de toutes les attentions: la géopolitique de l’IA est désormais aussi affaire d’architecture que de science pure. 2025 pourrait bien entrer dans l’histoire comme le début d’une « guerre des architectures » pour la suprématie AGI – et, pourquoi pas, de la future superintelligence artificielle.