Meta accélère sur la superintelligence : la task force AGI de Zuckerberg change-t-elle les règles du jeu ?

Meta accélère sur la superintelligence : la task force AGI de Zuckerberg change-t-elle les règles du jeu ?

Meta dévoile sa task force AGI : une nouvelle ère s’ouvre

Le 10 juin 2025 marque un tournant majeur dans la quête de l’intelligence artificielle générale (AGI): Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a officiellement annoncé la création d’une équipe dédiée exclusivement à l’AGI et à la superintelligence. Cette « task force » baptisée parfois équipe « Superintelligence » vise à positionner Meta à l’avant-garde d’une révolution industrielle et technologique.

Les annonces révèlent que cette nouvelle unité sera formée d’environ 50 spécialistes recrutés sur le marché mondial, parmi lesquels figure Alexander Wang, fondateur de Scale AI- une référence absolue dans l’écosystème. Ce recrutement symbolise l’ambition démesurée de Meta, qui investit également près de 10 milliards de dollars dans Scale AI et annonce des moyens financiers proches de 70 milliards de dollars pour l’année 2025, afin de renforcer son infrastructure logicielle et matérielle (source, Bloomberg).

L’équipe, qui réunit des experts des laboratoires les plus réputés, sera dirigée par un nouveau responsable de la recherche IA, personnellement recruté par Zuckerberg pour éviter les lenteurs bureaucratiques. Ce projet fait logiquement écho à une actualité brûlante pour les passionnés d’IAG et de superintelligence artificielle, et fait suite à l’annonce précédente qui avait déjà fait grand bruit : Meta se lance dans la course à l’Intelligence Artificielle Générale.

L’offensive de Meta : face à OpenAI, Google & les nouveaux géants

La création de la « task force » AGI par Meta s’inscrit dans une dynamique de surenchère où chaque acteur – OpenAI, Google, Anthropic et même Microsoft – cherche à dominer la prochaine génération d’ia générale. Zuckerberg a radicalement accéléré le rythme: Meta privilégie désormais des projets ultra-ambitieux, comme le développement de modèles « behemoth » de superintelligence et l’intégration de l’AGI à l’ensemble de son écosystème numérique, incluant Facebook, Instagram et WhatsApp.

Contrairement à OpenAI, dont la stratégie demeure mêlée entre recherche fondamentale et pressions commerciales (voir l’impact du partenariat avec Microsoft, abordé dans cet article), Meta suit une logique plus autonome et long-termiste, indépendante de contraintes externes. Les investissements massifs dans le matériel propriétaire et l’attraction de talents comme Alexander Wang illustrent un pari sur l’ultra-élitisme technique et une verticalisation complète de la chaîne de valeur.

La nouvelle équipe bénéficie de moyens financiers et humains inégalés: en plus du recrutement de cinquante experts internationaux à la pointe, Meta développe un laboratoire « superintelligence » transcendant les projets d’IA antérieurs du groupe, y compris Llama 4. Cette offensive place Meta en compétition directe avec les initiatives telles que Google Gemini 2.5, dont le virage cognitif a récemment été dévoilé (voir ici), promettant une accélération inédite de la course à l’AGI.

Superintelligence  » privée  » : perspectives, risques et promesses

L’irruption de Meta dans la course à la superintelligence artificielle relance le débat autour du contrôle privé de l’AGI. Avec un investissement qui franchit la barre des 70milliards de dollars en 2025 et la centralisation du pouvoir décisionnel autour de Mark Zuckerberg, Meta fait le pari d’un développement résolument privé de l’intelligence artificielle générale.

Cette privatisation accélérée soulève plusieurs interrogations majeures: quelles garanties pour l’éthique, la sécurité et la transparence? Meta, à la différence d’OpenAI dont le pôle sécurité a été récemment dissous, ne précise pas encore la gouvernance pour la prévention des risques liés à une AGI hors de contrôle (source). Les régulateurs mondiaux suivent de près le mouvement, mais l’avancée technologique dépasse souvent le champ d’action législatif, notamment aux États-Unis et en Europe.

Le phénomène n’est pas isolé, mais la montée en puissance d’acteurs privés, armés de ressources colossales, accroit la pression sur les États et institutions publiques pour anticiper une ère où la propriété des IA généraliste et de la AGI pourrait ne plus être un enjeu universel, mais un avantage de quelques géants technologiques. Cette tendance, déjà discutée à propos de l’IAG ou de l’ASI, est-elle réversible? Ou marque-t-elle l’avènement d’un oligopole cognitif inédit?

Impact sur la communauté IA et l’innovation globale

La décision de Meta de sanctuariser une équipe AGI d’élite aura des effets de rupture sur l’écosystème mondial. D’abord, elle attise une guerre des talents sans précédent: les meilleurs chercheurs quittent laboratoires publics, startups et universités pour rejoindre la Silicon Valley, exacerbant la « fuite des cerveaux » et accélérant la concentration de l’innovation au sein d’une poignée d’acteurs privés.

En centralisant la recherche de pointe sur la intelligence artificielle générale, Meta risque de modifier durablement les dynamiques de coopération scientifique et d’exacerber la compétition sur les marchés globaux, tant au niveau de la recherche appliquée (santé, industrie, défense) qu’en matière de standards éthiques. Les inquiétudes éthiques grandissent: alors qu’OpenAI avait tenté de créer un pôle sécurité interne, Meta n’a pas encore exposé publiquement de stratégie spécifique pour garantir une AGI responsable (source).

La puissance financière de Meta laisse présager une nouvelle vague de fusions-acquisitions et une accélération de la recherche hors d’échelle académique classique. Cette transformation structurelle soulève déjà des réactions: entre fascination, vigilance, et espoir de voir émerger des usages positifs de la IAG. Le marché des talents devient ultra-concurrentiel, et la ligne de front se déplace désormais vers les enjeux d’intelligence artificielle forte et de superintelligence contrôlée.

Conclusion : nouvelle bataille pour l’AGI ou pour la maîtrise de la superintelligence?

L’officialisation de la « task force » AGI par Meta signe peut-être l’avènement d’une nouvelle ère: celle d’une AGI conçue, financée et contrôlée par le secteur privé. Dans un contexte où la régulation peine à suivre, la maitrise de la superintelligence artificielle n’est plus un objectif lointain, mais un enjeu stratégique immédiat pour les géants du numérique.

Faut-il s’inquiéter de cette privatisation accélérée et du risque de voir la capacité cognitive universelle réservée à une poignée de groupes cotés ou doit-on, au contraire, célébrer l’accélération sans équivalent de l’innovation? La bataille pour l’intelligence artificielle générale bascule vers une compétition d’oligarques visionnaires à qui incombe la responsabilité de l’avenir cognitif mondial. Qu’on la considère comme une menace ou une opportunité, une chose est sûre: la bataille pour l’AGI ne fait que commencer, et la question de la maîtrise de la superintelligence est plus brûlante que jamais.