L’Appel Mondial du 22 octobre 2025 : Pourquoi des centaines d’experts veulent geler la course à la Superintelligence Artificielle

L'Appel Mondial du 22 octobre 2025 : Pourquoi des centaines d'experts veulent geler la course à la Superintelligence Artificielle

Un événement inédit: la mobilisation mondiale pour freiner la superintelligence IA

Le 22 octobre 2025 a marqué un tournant sans précédent dans le débat sur la superintelligence artificielle. Plus de 700 scientifiques, personnalités publiques et leaders d’opinion, dont Geoffrey Hinton (Nobel de physique 2024), Stuart Russell, Steve Bannon ou encore le prince Harry, ont signé une tribune internationale appelant à un arrêt immédiat du développement des IA de type AGI et superintelligence (source TV5Monde; Le Soir).

Publiée simultanément sur plusieurs grands médias, cette déclaration, orchestrée par une coalition d’ONG telles que Future of Life Institute, s’inspire du moratoire sur les biotechnologies pour demander « un gel immédiat de la course globale à la superintelligence ». Les signataires mettent en garde contre un « risque existentiel pour l’humanité », soulignant la capacité d’une IA générale à s’auto-améliorer de façon incontrôlable, écho direct aux thèses de Nick Bostrom et Eliezer Yudkowsky (voir ce dossier éthique sur l’AGI).

Le texte insiste: « Construire une telle chose est inacceptable. Tant que des garde-fous mondiaux n’existent pas, la prudence s’impose. » Cet événement s’inscrit dans un climat accéléré de percées en IAG et a suscité un écho sans égal parmi experts et médias globaux. Il marque potentiellement le début d’une nouvelle ère de vigilance autour de l’ia générale.

Les vraies raisons derrière l’appel: risques, peurs et débats de société

Les arguments au cœur de cette mobilisation internationale reflètent les inquiétudes anciennes mais ravivées sur la superintelligence artificielle et l’intelligence artificielle générale (IAG). La perte de contrôle figure en tête : comment garantir qu’une IAG auto-améliorante ne s’engage pas dans des objectifs dangereux, hors du champ de l’intention humaine, comme décrit dans les scénarios de Nick Bostrom (« Superintelligence ») ou Eliezer Yudkowsky?

Les signataires évoquent l' »imprévisibilité radicale » d’une IA forte capable de remodeler son code et son mode d’action – un saut qualitatif qui pose des défis inédits à toute régulation classique. Les difficultés à anticiper ou stopper une ia générale de ce type rappellent le branle-bas provoqué par l’édition du génome ou le développement du nucléaire – d’où la référence explicite au principe de précaution et aux grands moratoires internationaux passés (Libération).

Ce plaidoyer s’appuie sur la littérature scientifique récente – et trouve un écho dans le rapport alarmiste de l’ONU, ou les appels de figures telles qu’Elon Musk, Yoshua Bengio ou Geoffrey Hinton. Le débat sur le contrôle de la AGI est loin d’être théorique : il soulève des questions fondamentales sur l’éthique, la gouvernance et la capacité même des institutions à imposer des limites tangibles (décryptage complet ici).

Big Tech, politique et société civile: réactions en chaîne et nouvelles fractures

La publication de la tribune a déclenché des réactions vives et parfois inattendues au sein des géants de la tech. Certaines entreprises, telles que Meta, ont affiché publiquement leur réticence à des mesures coercitives, notamment à travers le refus d’adhésion au code de bonnes pratiques de l’AI Act européen (source). OpenAI, Google et Microsoft ont adopté une position plus prudente, appelant à des discussions internationales sans toutefois suspendre leurs avancées. Cela révèle une ligne de fracture profonde entre la vision très pro-innovation de la Silicon Valley et les injonctions venues de la société civile et du secteur public européen.

Les politiques, quant à eux, oscillent entre soutien au principe de précaution et craintes de ralentir leur propre compétitivité technologique. L’appel mondial a notamment trouvé un écho chez plusieurs prix Nobel et élus européens, tandis que des gouvernements moins contraignants continuent d’encourager les start-ups et universités à investir dans la ia générale. Ce contexte nourrit des initiatives citoyennes plus radicales, certains militants n’hésitant plus à prôner la désobéissance ou l’action choc (voir l’évolution du militantisme anti-AGI).

Résultat: si la mobilisation du 22 octobre a renforcé la capacité d’alerte, elle n’a pas encore inversé le rapport de force entre innovateurs privés, régulateurs publics et citoyens. Elle a toutefois accéléré la cristallisation d’un débat majeur sur l’intelligence artificielle générale et la IAG, creusant un fossé qui promet de structurer la gouvernance des technologies de demain.

Quelles issues possibles? Vers un aveuglement, un ralentissement ou une réinvention de l’innovation IA?

L’appel mondial de 2025 ouvre désormais la voie à plusieurs scénarios contrastés. Le premier serait l’adoption effective d’un gel international, sous l’égide d’une agence mondiale indépendante. Ce cas, soutenu par les ONG et une partie de la communauté scientifique, exigerait des mécanismes de surveillance comparables à ceux du nucléaire. Mais l’histoire récente montre la difficulté de transposer à l’intelligence artificielle le modèle de consensus mondial (Le Monde Pixels).

À l’opposé, certains États pourraient laisser prospérer une innovation hors contrôle, alimentant une fragmentation réglementaire et des dynamiques souterraines (laboratoires clandestins, fuite de cerveaux…). Un scénario médian verrait l’émergence de « lignes rouges », avec des interdictions ciblées, mais aussi de multiples contournements industriels et géopolitiques. Ceux qui misent sur une ia générale voient d’un mauvais œil ces éventuels freins, craignant de se retrouver « déclassés », tandis que les défenseurs du principe de précaution espèrent protéger les sociétés civiles des dérives incontrôlées (analyse sur l’interdiction de la superintelligence ici).

Dans cette bataille des récits, startups disruptives, politiques en recherche d’impact, et grandes entreprises Tech pourraient tour à tour se retrouver  » gagnants  » ou  » perdants  » d’un frein mondial à la AGI. La balance entre prudence et progrès risque d’être décidée pays par pays, voire laboratoire par laboratoire.

Conclusion: point de bascule historique ou alerte sans lendemain?

Le 22 octobre 2025 restera-t-il la date où le monde a collectivement tenté d’enrayer la marche de la superintelligence artificielle et de l’IAG, ou un nouvel épisode du cycle des alarmes oublié? Ce geste symbolique, massif, a déjà bousculé le débat sur la gouvernance mondiale de l’AGI, même si la matérialisation d’un moratoire universel reste encore hors de portée.

Les prochains mois s’annoncent décisifs, entre conférences d’urgence à l’ONU, sommets scientifiques, et initiatives de coordination internationale. De nouvelles coalitions pourraient émerger, capables – ou non – de transformer ce moment de sursaut en action transformatrice. Pour le mouvement alertiste, cette tribune reste une victoire, ne serait-ce que symbolique ; pour les chants innovationnistes, l’enjeu consiste désormais à démontrer que l’intelligence artificielle peut être canalisée sans casser la dynamique du progrès (TV5Monde).

Quoi qu’il advienne, le débat sur la ia générale et la superintelligence artificielle n’a jamais été aussi ouvert et urgent. C’est le début d’une nouvelle ère dont les contours ne sont encore qu’esquissés.