Meta, Microsoft et la ruée vers les super-infrastructures AGI: Texas en pointe mondiale
Octobre 2025 marque un tournant historique : Meta Platforms vient d’annoncer un investissement colossal de 1,5 milliard de dollars pour ériger un centre de données d’ia générale à El Paso (Texas), un site prévu pour soutenir les charges de travail croissantes liées aux modèles d’intelligence artificielle générale. Ce site, conçu pour une montée en puissance jusqu’à 1 gigawatt, s’inscrit dans une alliance stratégiqueavec Microsoft, Nvidia et Arm, toutes parties prenantes du rachat géant d’Aligned Data Centers (40 milliards $) visant à renforcer l’infrastructure consacrée à l’AGI (source | source).
L’alliance Meta/Microsoft/Nvidia/Arm cristallise un timing géopolitique rarement vu. Alors que la compétition technologique mondiale s’accélère, ces géants choisissent le Texas, moins soumis à la régulation fédérale, doté d’énergie abondante et de terrains disponibles. Arm et Meta officialisent par ailleurs un partenariat logiciel pour optimiser le calcul IA sur les architectures Nvidia (source).
Ce mariage d’intérêts économiques et de vision AGI s’inscrit dans une dynamique abordée dans nos analyses sur la bataille des data centers géants, soulignant comment la ruée vers des super-infrastructures devient le nouveau nerf de la guerre technologique. Un secteur reconfiguré où le Texas pourrait bien devenir la Silicon Valley de l’intelligence artificielle générale.
Centres de données pour l’IA forte: le nouveau nerf de la guerre technologique mondiale
Dans la course mondiale à l’intelligence artificielle, le rôle des centres de données dépasse la simple question de stockage. Ils sont le socle de la puissance algorithmique : calcul GPU massif, sécurité anti-fuites, archivage cognitif, connectivité ultra-haute performance… Tout l’écosystème de l’IA générale en dépend. En 2025, on estime qu’en Europe, la consommation des data centers pour l’IA forte bondira de 100 à 150 TWh par an, contre 185 milliards de litres d’eau consommés annuellement au Texas (Le Monde, Futura Sciences).
L’Occident accélère pour contrer la montée en puissance des clusters chinois. Pékin innove (data centers sous-marins, sécurité accrue), tandis que l’Europe se bat pour sa souveraineté, chaque méga data center pouvant prendre jusqu’à 5 ans à être implanté (Geopolitique.eu). Le rapport de force s’exprime aussi via l’émergence de superclusters publics et la guerre des modèles propriétaires – une thématique détaillée dans notre dossier sur la carte secrète de la puissance AGI mondiale.
L’infrastructure, c’est le contrôle de l’avenir : qui possède les datacenters détient la clé de l’IAG et des réseaux de superintelligence.
De la pénurie de talents à la souveraineté technologique: l’exemple Andrew Tulloch
L’arrivée d’Andrew Tulloch chez Meta incarne la relation directe entre la bataille des infrastructures et la guerre mondiale des talents en intelligence artificielle générale. Ancien cofondateur du très prometteur Thinking Machines Lab aux côtés de Mira Murati, Tulloch quitte la start-up en 2025 pour prendre la tête des stratégies IA Texas de Meta, pour un package estimé à 1,5 milliard de dollars (source). Son recrutement annonce la volonté de Meta de fédérer ses recherches, dans un contexte de fusion entre expertise locale et déploiement cloud global.
Cette dynamique s’accompagne d’une polarisation inédite des élites IA, entre géants américains et laboratoires d’excellence européens ou asiatiques. La maîtrise technologique ne passe plus seulement par la puissance de calcul, mais également par le contrôle du capital humain et des algorithmes propriétaires (Usine Digitale).
L’ancrage texan favorise un brassage: proximité des universités, collaborations industrielles, ascenseur social local. Mais la tendance au gigantisme entraine également débats internes sur la gouvernance, abordés dans nos analyses sur les crises internes des laboratoires de superintelligence. Le Texas devient un microcosme du duel mondial pour le leadership en AGI.
Enjeux écologiques et nouvelle géopolitique des data centers AGI
L’essor des data centers AGI au Texas alimente des débats écologiques intenses. En 2025, la consommation d’eau des seuls data centers texans devrait atteindre 185 milliards de litres, suscitant la colère des agriculteurs et des riverains (Futura Sciences). L’État, premier territoire américain à légiférer pour pouvoir couper l’alimentation électrique des data centers lors de pics réseau, illustre les tensions croissantes entre infrastructures tech et besoins locaux (DCMAG).
Les ambitions vertes affichées par les acteurs du secteur peinent à se concrétiser: la plupart des mégastructures restent alimentées au gaz ou au charbon, tandis que les innovations » durables » restent marginales (Futura Sciences). Le projet Oracle et l’investissement Meta en Louisiane illustrent la pression politique et juridique sur le modèle du data center tout-puissant (Innovations.fr).
Ce bras de fer local-global renforce la question de la souveraineté américaine face à la domination de mastodontes privés dans le secteur de l’intelligence artificielle. L’Europe s’inquiète du retard technologique… mais aussi de la menace que représentent ces infrastructures pour l’agenda vert mondial.
Conclusion: Vers un Manhattan Project de l’AGI?
Cette recomposition des réseaux de puissance AGI dans le Texas actuel rappelle, par son intensité, l’esprit du Manhattan Project. Pourtant, la comparaison inquiète bien des experts. Un projet nationaliste de développement accéléré d’IA générale ou de superintelligence artificielle pourrait engendrer des risques systémiques majeurs : fuite des cerveaux, crises de gouvernance, dépendance à des infrastructures fragiles et possible militarisation de la technologie (Business Insider | Datacamp).
Certains voient dans la coopération internationale (open science, mutualisation des superclusters publics, audit indépendant de la sécurité des modèles) la seule voie raisonnable pour piloter les risques. D’autres pointent la nécessité d’encadrer ces mégastructures par des normes environnementales et citoyennes, afin de garantir la viabilité du rêve d’IAG (voir nos dossiers Meta et la superintelligence).
Les prochains mois diront si le Texas incarne une nouvelle Silicon Valley hyper-centralisée, ou s’il s’avère être une simple escale sur le chemin vers une intelligence artificielle complète et contrôlable par l’ensemble de la société mondiale.
