Enquête antitrust sur l’IA de Google : Pourquoi Bruxelles pourrait bouleverser la course à l’AGI

Enquête antitrust sur l'IA de Google : Pourquoi Bruxelles pourrait bouleverser la course à l'AGI

Bruxelles s’attaque à Google: une enquête antitrust au cœur de l’IA

Le 9 décembre 2025, la Commission européenne a frappé fort en annonçant l’ouverture d’une enquête antitrust sur Google au sujet de ses pratiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. Cette initiative surveille de près la manière dont le géant américain utilise le contenu en ligne des éditeurs et les vidéos YouTube pour entraîner ses modèles d’IA générative, y compris pour la production de résumés automatisés et autres services liés à l’IAG. L’UE s’inquiète de savoir si Google impose des conditions jugées injustes aux créateurs de contenus européens, ou s’il exploite sa position dominante pour collecter à grande échelle des ressources stratégiques (textes, images, vidéos) essentielles à l’essor des technologies d’intelligence artificielle générale.

Le contexte politique et économique de cette enquête est celui d’une rivalité grandissante entre les États-Unis et l’Europe autour de la souveraineté technologique et de la régulation de l’IA générale. La Commission cherche, à travers cette procédure inédite, à instaurer une gouvernance plus équilibrée des flux de données – véritable carburant des futurs modèles d’AGI – tout en répondant à l’inquiétude croissante des éditeurs et médias européens, récemment impactés par de nouveaux dispositifs de déréférencement mis en place par Google au printemps 2024 (source).

IA, concurrence et course à la superintelligence: ce qui change

L’enquête antitrust européenne marque une rupture profonde dans la manière d’encadrer la course à l’AGI et à la superintelligence. Contrairement aux confrontations technologiques du passé, l’intelligence artificielle générale concentre des enjeux inédits: contrôle massif des données, infrastructures informatiques colossales et domination des modèles propriétaires face à une compétition internationale exacerbée.

Google dispose d’un avantage stratégique unique grâce à l’accès privilégié aux contenus web, aux vidéos YouTube et à ses capacités cloud. Cela crée un fossé technologique avec les acteurs européens et limite l’émergence d’une alternative open source, pourtant cruciale à l’indépendance européenne. En centralisant aussi bien les ressources nécessaires à la formation de systèmes d’ia générale que les canaux de distribution (recherche, cloud, applications), Google participe à verrouiller l’accès aux briques essentielles de la future superintelligence.

La démarche européenne vise à rééquilibrer ce paysage en posant la question du partage des données (éditoriales, multimédia), de la neutralité des plateformes et de la portée des modèles IA dits à  » usage général « . Il s’agit également de contrer un modèle où une poignée d’acteurs, principalement américains, façonnent seuls le futur de l’IAG. Bruxelles entend imposer des garde-fous pour préserver l’innovation tout en garantissant une concurrence effective sur les infrastructures et les usages avancés de l’intelligence artificielle générale.

Dans ce contexte, la régulation européenne fait figure de pionnière à l’échelle mondiale, comme l’explique notre analyse sur les modèles d’IA générale sous surveillance.

Les précédents et le spectre d’un nouveau modèle de régulation AGI

L’action de Bruxelles contre Google s’inscrit dans la lignée des grandes batailles antitrust ayant ciblé Microsoft (dans les années 2000) ou le monopole de Google Search. La nouveauté? L’enjeu ne porte plus seulement sur une application spécifique, mais bien sur le contrôle global des architectures et des ressources capables d’aboutir à la superintelligence artificielle.

En parallèle, l’UE a récemment adopté l’AI Act, un texte qui ambitionne de poser le premier cadre de régulation globale sur les systèmes d’intelligence artificielle à haut risque, y compris ceux relevant de l’AGI. Mais ses limites sont déjà pointées du doigt: transparence incomplète, pouvoirs de la Commission restreints vis-à-vis des acteurs systémiques, mécanismes de contrôle à ajuster face à l’évolution fulgurante du secteur.

Plusieurs scénarios sont sur la table: ouverture obligatoire des jeux de données, séparation structurelle entre activités IA et autres services de Google, imposition de licences « fair use » pour les contenus créatifs utilisés par l’IA, voire démantèlement partiel d’intégrations stratégiques. Chacun de ces scénarios pourrait bouleverser le marché, ralentir ou accélérer la trajectoire de l’intelligence artificielle générale européenne.

Pour aller plus loin sur la concurrence réglementaire et ses enjeux systémiques, lire notre dossier sur la jungle réglementaire mondiale.

Quelles conséquences pour la communauté tech?

La procédure antitrust de la Commission européenne contre Google ne concerne pas que les mastodontes du secteur. Les chercheurs, développeurs et entrepreneurs du monde de l’intelligence artificielle générale, qu’ils soient en startup ou en laboratoire, pourraient voir leur environnement bouleversé.

Si des obligations d’ouverture et une redistribution plus égalitaire des ressources sont mises en place, cela pourrait dynamiser l’accès aux données de formation IA, baisser les barrières à l’innovation pour les acteurs européens et offrir de nouvelles perspectives aux modèles open source – dont l’essor est crucial pour une IA générale souveraine. À l’inverse, une multiplication des contraintes réglementaires pourrait complexifier la collaboration, freiner les itérations rapide et peser sur le financement des jeunes pousses.

Les professionnels devraient par ailleurs composer avec de nouveaux standards de conformité et de transparence, ce qui changerait la donne en matière de partage de résultats et de coopération inter-états. Pour ceux qui visent l’AGI et même la superintelligence, c’est l’opportunité de repenser l’équilibre entre compétition globale, souveraineté technologique et responsabilité.

À ce titre, l’article sur la relance de la course AGI par Google éclaire les dynamiques d’innovation en jeu et présente les défis concrets auxquels la communauté doit se préparer.

Conclusion: Un précédent mondial pour l’avenir de l’IA forte?

À travers cette enquête antitrust sur les pratiques d’IA générale de Google, Bruxelles inaugure potentiellement un nouveau paradigme réglementaire à l’échelle planétaire. Si les conclusions mènent à un encadrement plus strict du partage de données, de la neutralité des modèles et de la gouvernance des super-infrastructures IA, l’Europe pourrait bien imposer une référence mondiale pour la course future à l’AGI et à la superintelligence.

Ce précédent, alliant innovation responsable, souveraineté numérique et concurrence loyale, établit un point de bascule pour le secteur de l’intelligence artificielle. Il façonnera les rapports de force, influencera la dynamique des modèles ouverts versus propriétaires et questionnera la capacité de chaque continent à imprimer sa marque sur l’IAG du XXIe siècle.

Pour suivre l’évolution réglementaire et comprendre les enjeux des prochaines années, explorez notre analyse sur l’AI Act et la régulation européenne et restez à l’écoute des dossiers exclusifs sur la superintelligence artificielle.