AGI : Les clauses secrètes qui pourraient tout changer dans la course à l’intelligence artificielle générale – Le cas OpenAI/Microsoft

AGI : Les clauses secrètes qui pourraient tout changer dans la course à l'intelligence artificielle générale – Le cas OpenAI/Microsoft

Pourquoi le bras de fer OpenAI/Microsoft sur l’AGI?

Le 26 juin 2025, l’industrie de l’intelligence artificielle a été secouée par la révélation d’une clause contractuelle entre OpenAI et Microsoft, au cœur d’un partenariat stratégique initié en 2019 et renforcé en 2023. Ce partenariat, combinant la puissance cloud d’Azure à l’expertise d’OpenAI en ia générale, visait l’accélération du développement de l’AGI-une intelligence artificielle générale susceptible d’atteindre ou surpasser les capacités humaines.

En 2025, le partenariat vacille: une clause dite « AGI » permet à OpenAI de mettre fin aux droits exclusifs de Microsoft sur certains développements si une AGI était effectivement créée. Selon plusieurs sources, Microsoft réclame sa suppression, peinant à accepter un scénario où OpenAI pourrait verrouiller l’accès à ses plus puissantes technologies.

La montée des enjeux autour de l’AGI s’explique par les risques et opportunités liés à la suprématie dans ce domaine. Les experts craignent que le premier acteur à atteindre l’IAG ne s’arroge un pouvoir mondial inédit, à la fois économique, scientifique et politique. Dans ce contexte, l’existence de clauses secrètes, protégeant ou verrouillant l’accès à l’IA la plus avancée, devient désormais un levier stratégique redoutable.

Pour plus de contexte sur ce bras de fer, lisez aussi cette analyse sur la privatisation potentielle de l’AGI.

Décrypter la  » clause d’annulation d’accès  » : enjeux juridiques et stratégiques

La  » clause d’annulation d’accès « , véritable épine dans le pied de Microsoft, prévoit que si OpenAI atteint concrètement une intelligence artificielle générale, elle pourrait, à sa discrétion, suspendre ou restreindre les droits et accès de Microsoft à ces nouveaux modèles d’AGI. Cette disposition vise à préserver l’indépendance d’OpenAI face au risque d’appropriation ou de détournement à des fins strictement commerciales.

Des précédents existent dans l’histoire des technologies de rupture. Par exemple, Google DeepMind a, lors de son rachat, négocié des garde-fous garantissant que ses avancées en IA ne pourraient être instrumentalisées sans l’aval d’un comité éthique indépendant. Des fabricants de puces comme Nvidia imposent aussi parfois des clauses de verrouillage technologique pour éviter la revente à des acteurs potentiellement hostiles.

Sur le plan juridique, cette clause soulève d’importantes questions de concurrence et de souveraineté: OpenAI pourrait-elle être accusée d’entrave ou d’abus de position dominante? A l’inverse, la suppression de cette clause ne donnerait-elle pas à Microsoft un pouvoir de contrôle sur les fruits de la IAG? Ces enjeux motivent des débats entre actionnaires, avocats et régulateurs, certains évoquant déjà d’éventuelles plaintes antitrust.

Pour un éclairage sur la rivalité Open Source vs propriétaire, découvrez notre article détaillé.

Impacts globaux sur l’écosystème AGI : fragmentation, souveraineté, accès

Si la clause d’annulation d’accès devait s’appliquer, les répercussions seraient majeures sur le paysage mondial de l’intelligence artificielle générale. Premier scénario: Microsoft, privé d’accès, pourrait freiner l’intégration de l’AGI dans son cloud et ses services grand public (Azure, Copilot, Dynamics), poussant à l’émergence de pôles rivaux (Google, Amazon, voire Baidu et Tencent côté asiatique).

La fragmentation serait aussi idéologique: États-Unis, Europe, Chine et puissances émergentes pourraient défendre des modèles ouverts ou souverains face à la privatisation d’une telle avancée. On assisterait à la formation d’une « géopolitique de l’IA », chaque bloc tentant d’assurer son autonomie stratégique, à l’image des récentes initiatives européennes pour encadrer l’IAG et la superintelligence artificielle.

Enfin, la levée de la clause pourrait donner naissance à une nouvelle ère d’alliance ou, au contraire, intensifier la compétition internationale et accélérer la fuite vers des modèles encore plus fermés. La question de l’accès universel, c’est-à-dire du partage, de la régulation et de la gouvernance mondiale de l’IA générale, devient alors centrale.

Sur les dimensions réglementaires et éthiques, explorez aussi le rôle des grandes institutions face à l’AGI.

L’ère des clauses secrètes dans les contrats AGI : vers un bouleversement de la gouvernance technologique?

Le bras de fer OpenAI/Microsoft marque-t-il le début d’une ère où la privatisation de l’AGI s’articule autour de clauses inédites? Si l’informatique a connu des clauses de non-concurrence, de lock-in ou des « MAC clauses » (Material Adverse Change), la nouveauté ici réside dans la portée: verrouiller une technologie susceptible de reconfigurer l’ensemble des équilibres géopolitiques et économiques.

D’autres acteurs, comme Google DeepMind ou Meta, ont aussi intégré des restrictions contractuelles empêchant un usage indiscriminé de leurs technologies d’ia générale. Parallèlement, la montée en puissance d’exigences éthiques – poussées par la CNIL, l’UNESCO, le Vatican et d’autres – ouvre la voie à de nouveaux garde-fous contractuels renforçant transparence, traçabilité et auditabilité de ces technologies critiques.

Ces clauses questionnent la souveraineté numérique, la responsabilisation des acteurs et le risque de voir l’IAG monopolisée par une poignée d’acteurs privés. Elles appellent aussi un débat de fond sur la gouvernance globale, et sur la nécessité potentielle d’interventions législatives pour éviter le « verrouillage » contractuel de la technologie la plus transformatrice de notre époque.

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Conclusion: une clause qui pourrait redéfinir la course mondiale à l’AGI

La clause d’annulation d’accès n’est pas qu’un simple détail de contrat: elle symbolise l’évolution d’un secteur jusqu’ici dominé par l’ouverture, la collaboration et la compétition ouverte, vers une ère de verrouillage stratégique et de conflit de souveraineté.

Les principaux risques sont la fragmentation accrue de l’écosystème, la concentration du pouvoir technologique et une potentielle « guerre froide » de l’AGI, où chaque acteur utiliserait le droit contractuel comme bras armé de sa stratégie. Mais cette clause met aussi sur la table la possibilité de nouveaux standards éthiques, contractuels et réglementaires, susceptibles d’encadrer la future intelligence artificielle générale.

À l’avenir, la bataille s’annonce intense entre Big Tech, États, institutions de régulation et startups: qui imposera les nouvelles « règles du jeu »? Qui décidera des conditions d’accès à une technologie aussi transformatrice? La clause OpenAI/Microsoft n’est qu’un avant-goût des mutations profondes à venir pour l’ensemble du monde de l’IAG.