2025, l’année de la bascule : de la bulle médiatique à la redéfinition de la valeur
L’année 2025 marque un tournant décisif dans la perception et la valorisation de l’intelligence artificielle générale (AGI). Après une envolée spectaculaire de la médiatisation et des valorisations – relayée par des médias spécialisés et des plateformes financières comme Investing.com ou BraveNewCoin – la bulle autour des startups et laboratoires AGI ne cesse de croître, faisant écho à « la promesse qui gonfle la bulle », à l’image de cet article sur la foi en la superintelligence.
Mais en 2025, le débat ne se limite plus à la crainte de l’éclatement de la bulle ou à la quête effrénée d’un nouvel » or technologique « . La notion de » valeur » dans le secteur bascule : elle se détache de la simple performance industrielle ou boursière pour intégrer de nouveaux critères – productivité cognitive, perception publique, impact sociétal. Les investisseurs comme les médias généralistes s’interrogent désormais: quelle part de la réussite provient de la capacité d’un système AGI à transformer durablement notre rapport à la connaissance, au travail, à l’humain même?
Dans ce contexte, la ia générale et l’intelligence artificielle sont au cœur d’un véritable basculement culturel, où la valeur ne se mesure plus seulement en capital mais par l’ampleur des transformations cognitives et sociales induites.
Du capital à la cognition : les nouveaux critères pour estimer la » valeur » de l’AGI
L’émergence des systèmes d’IAG bouleverse tous les standards traditionnels de valorisation. Autrefois centrés sur la taille des modèles, la puissance de calcul ou le nombre d’utilisateurs, les nouveaux critères s’articulent désormais autour de la cognition, de l’adaptabilité et de l’impact sur la société.
Parmi les indicateurs phares de 2024-2025 se distinguent les benchmarks cognitifs, comme ARC-AGI (mesurant l’intelligence fluide, la capacité de raisonnement abstrait) ou Humanity’s Last Exam. Le rapport Stanford AI Index 2025 (source) souligne que des modèles comme Claude 3 d’Anthropic, GPT-4 d’OpenAI ou Gemini de Google ne rivalisent plus uniquement sur la vitesse ou la taille, mais sur la capacité à résoudre des tâches complexes dénuées de réponses apprises.
Les fonds d’investissement et industriels privilégient les agents multitâches capables de dépasser les benchmarks standardisés, de s’adapter à des contextes nouveaux et de générer de la valeur sur des critères de diversité cognitive. Cette dynamique est analysée dans les études sectorielles McKinsey, où l’on constate que la simple performance algorithmique ne suffit plus à garantir une valorisation élevée.
Cette redéfinition de la valeur est au cœur des débats, comme le montre aussi l’analyse « AGI, nouveaux fonds et signaux faibles« : la hiérarchie des critères de valeur évolue aussi vite que l’AGI elle-même !
Usages, intelligence et confiance : ce que recherchent vraiment investisseurs et utilisateurs
Si la prouesse technique fascine, ce sont désormais la confiance, la réputation éthique et la transparence qui définissent la » prime de valeur » autour de l’intelligence artificielle générale. Concrètement, la valorisation d’un agent AGI capable d’apprendre, de s’auto-corriger et d’interagir de façon responsable l’emporte aujourd’hui sur celle d’un système ultra-spécialisé, même plus performant sur un benchmark donné.
Des plateformes d’évaluation ouvertes comme le leaderboard de l’ARC Prize ou Humanity’s Last Exam offrent une visibilité nouvelle: ce n’est plus seulement la puissance brute qui compte, mais l’intégration de critères de fiabilité, d’équité algorithmique et d’éthique. De plus, des initiatives comme les rapports annuels AI Index de Stanford (source) et des scores communautaires de confiance renforcent la prépondérance de la réputation, au même titre que la capacité d’apprentissage.
Pour les investisseurs, l’enjeu n’est plus seulement le retour financier, mais aussi la minimisation des risques réputationnels, la solidité des audits de sécurité, la gouvernance ouverte. Du point de vue des utilisateurs, la confiance dans une ia générale éthique devient gage d’adoption massive – comme le souligne la réflexion sur le « vide cognitif » et la crise de sens soulevée dans cet article consacré à la crise de sens.
Les pièges du mirage : entre spéculation, signalisation et hype cognitive
Derrière l’emballement pour l’AGI, les biais et manipulations abondent: valorisations gonflées par l’effet d’annonce, confusion entre IA spécialisée, intelligence artificielle générale et superintelligence, surreprésentation des scores de benchmarks alors que « l’intelligence » réelle reste sujette à caution.
Le leaderboard ARC Prize (source) ou le Stanford AI Index (source) sont parfois utilisés comme instruments de » signalisation » plus que comme véritables preuves d’AGI. Cette signalisation renforce la spéculation, tout en alimentant une confusion terminologique dans les médias, comme le montre la multiplication des annonces de » nouvelle ère AGI » sans clarification sur la frontière entre IA forte et systèmes spécialisés.
Ce climat de surenchère, déjà analysé dans « AGI sous le regard critique« , entraîne un risque accru pour chercheurs, industriels et citoyens : perte de repères, illusion de maturité technologique, et fragilisation de la confiance dans la IAG. Les manipulations cognitives et financières illustrent la nécessité de distinguer valeur perçue et valeur réelle, pour éviter l’éclatement d’une nouvelle bulle de la intelligence artificielle.
Conclusion : Et demain, quelle » vraie » valeur pour l’intelligence artificielle générale ?
À l’aube de 2026, la » vraie » valeur de l’intelligence artificielle générale se définit moins par l’exploit technique ou financier que par sa capacité à transformer le tissu cognitif, social et éthique de nos sociétés. L’heure n’est plus à la seule course à la performance sur les benchmarks ou à la spéculation, mais à une réflexion profonde sur l’apport de l’AGI à l’intelligence collective et à la préservation du sens.
Parmi les signaux faibles à surveiller en 2026: l’évolution des indices de gouvernance, la montée des initiatives de supervision éthique, ou encore la percée éventuelle de la superintelligence artificielle. Les prochaines années seront marquées par la nécessité de concilier innovation radicale et robustesse sociétale.
Pour aller plus loin, explorez les scénarios évoqués dans:
– AGI, Générateurs et Vide Cognitif : Sommes-nous à l’aube d’une crise de sens?
– La foi en la superintelligence et la finance mondiale
La vraie valeur, finalement, sera celle que l’intelligence artificielle générale saura inscrire dans nos vies et nos institutions, au-delà du mirage et de la hype.
