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CIAN: la nouvelle arme secrète de la France pour piloter l’IA généraliste et la superintelligence (13 juin 2025)

CIAN: la nouvelle arme secrète de la France pour piloter l'IA généraliste et la superintelligence (13 juin 2025)

Introduction : Un conseil stratégique pour façonner l’avenir de l’IA en France

Le 13 juin 2025 marque une étape décisive pour la stratégie française en intelligence artificielle générale (IAG) avec l’installation officielle du Conseil national de l’IA et du Numérique (CIAN). Ce nouvel organe, voulu par le gouvernement et installé sous l’impulsion de Clara Chappaz, vise à offrir à la France une plateforme incontournable pour piloter l’innovation numérique, la superintelligence et les technologies émergentes. Remplaçant le Conseil national du numérique (CNNum), le CIAN entend désormais façonner, anticiper et coordonner les grandes orientations du pays dans la course à l’IA, en incluant l’AGI et la régulation éthique des technologies disruptives.

Cette création intervient à un moment charnière, alors que la France et l’Europe cherchent à mieux contrôler les mutations accélérées de l’intelligence artificielle générale, tout en garantissant leur souveraineté et leur compétitivité face à la Chine, aux États-Unis et aux géants privés mondiaux. Le CIAN bénéficie du soutien de sommités de l’écosystème tech et ambitionne de renforcer la capacité d’anticipation et de réaction de la France sur tous les fronts clés de l’IA, de la régulation à la recherche, en passant par l’innovation et la protection des intérêts publics.

Pour en savoir plus sur les enjeux éthiques, découvrez notre article sur les défis éthiques de l’IA générale.

Pourquoi un nouveau conseil national? Rupture ou continuité avec le CNNum

La création du CIAN constitue une évolution stratégique majeure face aux bouleversements induits par l’intelligence artificielle générale, la superintelligence et les nouveaux enjeux du numérique. Si le CNNum, fondé en 2011, conseillait déjà l’État sur les questions numériques, sa mission s’avérait trop large face à la montée en puissance de l’IA forte et aux risques spécifiques qu’elle pose. Le CIAN marque ainsi une rupture nette, en concentrant sa réflexion sur l’anticipation des impacts concrets de l’IA générative, des modèles d’AGI et de l’accélération technologique.

Les raisons officielles de la transformation du CNNum en CIAN sont multiples : nécessité d’une expertise renforcée sur la souveraineté technologique, prise en compte des exigences d’alignement éthique propres à l’intelligence artificielle générale, et anticipation des conséquences industrielles, sociales et géopolitiques de la superintelligence. Selon les annonces gouvernementales, le CIAN s’engage à exercer une mission de vigie, de conseil et d’alerte sur ces nouveaux défis, en veillant à l’alignement des technologies avec les intérêts européens et la sécurité publique.

Dans ce contexte de transition, le CIAN incarne à la fois une rupture, par le recentrage de ses travaux et une continuité de l’expertise, en héritant des réseaux et du savoir-faire du CNNum. Plusieurs analystes rapprochent cette transformation d’autres évolutions internationales, alors que la régulation mondiale de l’intelligence artificielle et de la superintelligence devient un enjeu critique selon des experts du secteur.

Qui pilote le CIAN ? Portraits et ambitions des co-présidents

Aux commandes du CIAN se trouvent deux personnalités phares de l’écosystème numérique et sécurité français : Anne Bouverot et Guillaume Poupard.

Anne Bouverot, mathématicienne de formation classée parmi les expertes reconnues en intelligence artificielle, a dirigé des groupes internationaux (Orange, Morpho/Safran), préside le conseil d’administration de l’École normale supérieure, co-fonde la Fondation Abeona pour l’équité dans les sciences des données, et conseille diverses instances publiques et privées. Militante d’une IA  » juste et humaine « , elle veut placer l’IA générale et la superintelligence au cœur des priorités nationales, tout en rassurant sur la nécessité d’un développement éthique et inclusif. (Lire le portrait complet)

Guillaume Poupard s’illustre par son expertise en cybersécurité : polytechnicien, docteur en cryptologie, il a dirigé l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), a travaillé pour le Premier ministre et évolue désormais comme directeur général adjoint de Docaposte. Poupard incarne l’exigence de souveraineté, la sécurité de l’IA forte et de l’AGI face aux menaces géopolitiques.

Dans leurs premières déclarations, ils affichent une volonté conjointe de faire du CIAN  » un espace collégial, expert et transparent  » capable d’anticiper, de débattre, mais aussi d’agir en cas de risques majeurs pour la société, l’économie et la sécurité nationales. En savoir plus ici.

Missions et pouvoirs inédits : ce que le CIAN va (vraiment) changer pour l’écosystème IA

Le CIAN se distingue par un mandat élargi et inédit comparé à l’ancien CNNum. D’après les sources officielles (gouvernement), il dispose d’un double pouvoir : consultatif auprès des autorités publiques, et d’alerte en cas de risques détectés dans les avancées technologiques IA, y compris dans le domaine de l’intelligence artificielle générale et de la superintelligence. Sa mission est d’éclairer la construction, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques nationales, tout en élaborant des recommandations sur les grandes orientations de la politique de recherche, d’innovation et d’industrialisation IA en France.

Le CIAN devra également:

La volonté est clairement de donner à la France un outil de souveraineté et d’agilité pour répondre à la révolution de l’IA, s’alignant avec les grandes initiatives européennes comme l’AI Act (à lire ici).

Vers une stratégie nationale AGI/Superintelligence? Enjeux internationaux et compétitivité européenne

L’installation du CIAN s’inscrit dans l’ambition française de peser dans la course mondiale à l’AGI et à la superintelligence. Selon les analyses et rapports publics (source gouvernement), la France lance une troisième étape de sa stratégie IA avec près de 109 milliards d’euros d’investissements prévus, la création de nouveaux data centers et une montée en puissance de la recherche fondamentale.

Le CIAN aura un rôle moteur dans cette dynamique, afin d’assurer :

À l’échelle européenne, le CIAN entend positionner la France comme force motrice, en cohérence avec l’AI Act et les initiatives pour l’accès souverain aux GPU (voir notre focus). Une stratégie qui vise à développer des alternatives crédibles aux leaders américains et chinois et à faire de la France un pôle d’excellence en intelligence artificielle générale et superintelligence responsable.

Conclusion: Un pari français sur l’IA forte et la gouvernance responsable

Avec le CIAN, la France fait le choix d’une gouvernance renouvelée pour l’intelligence artificielle forte et la superintelligence. Les prochaines années diront si le Conseil, par sa composition et son mandat, saura véritablement infléchir la trajectoire hexagonale et européenne vers une IA générale compétitive, alignée et sûre.

Le défi reste immense : réussir à éviter les écueils d’une bureaucratisation ou d’une inertie excessive, face à l’accélération exponentielle des technologies IA. Rien ne garantit non plus que la voix française, via le CIAN, puisse toujours peser dans la définition des normes internationales où les alliances multilatérales et la coopération européenne resteront cruciales.

Le pari français– doubler innovation et régulation, affirmer l’éthique sans freiner la compétitivité  – est celui d’un leadership équilibré dans l’ère de l’AGI et de la superintelligence. Pour aller plus loin sur la dimension géopolitique, consultez notre analyse sur les nouvelles frontières de la sécurité internationale à l’ère AGI.

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