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ASI dans 10 ans ? La déclaration choc de Masayoshi Son (SoftBank) et le nouvel horizon de la superintelligence artificielle

ASI dans 10 ans ? La déclaration choc de Masayoshi Son (SoftBank) et le nouvel horizon de la superintelligence artificielle

Introduction: Un séisme dans la course à l’IA

Le 28 mai 2025, la scène mondiale de l’intelligence artificielle a tremblé suite à la proclamation choc de Masayoshi Son, fondateur et PDG de SoftBank. Lors de son discours à la SoftBank World Conference, Son a affirmé que l’Artificial Super Intelligence (ASI), « 10 000 fois plus intelligente que le cerveau humain », émergera d’ici 2035(source). Cette déclaration ne se contente pas de relancer la compétition internationale pour l’intelligence artificielle générale: elle la recadre brutalement. Pour Son, la quête actuelle de l’AGI (Artificial General Intelligence) n’est plus le vrai débat: la véritable rupture serait la survenue d’une superintelligence capable de transformer toutes les sphères de la société humaine.

L’annonce fait l’effet d’un pavé dans la mare, alors que SoftBank s’apprête à investir plusieurs dizaines de milliards dans l’écosystème mondial de l’IA d’ici 2025. Les réactions ne se sont pas faites attendre, tant du côté des scientifiques que des acteurs industriels – certains saluant cette vision ambitieuse, d’autres dénonçant un « mythe technologique » au potentiel déstabilisateur.

On observe déjà une recomposition stratégique majeure : Meta accélère son réorganistion IA, DeepMind publie des cadres de régulation pour prévenir les dérives de systèmes avancés, et OpenAI affirme vouloir franchir la barrière de l’AGI dès les prochaines années. Dans ce tumulte, une question cruciale demeure: ce changement de focale, de l’AGI à l’ASI, annonce-t-il une révolution imminente ou une nouvelle ère de spéculation sur la ia générale? Yann LeCun lui-même soulignait récemment les limites actuelles de l’IA : Son vient déplacer la frontière plus loin encore. Le débat est (r)ouvert.

De l’AGI à l’ASI: Pourquoi ce changement d’échelle?

Le passage du concept d’intelligence artificielle générale (AGI) à celui d’Artificial Super Intelligence (ASI) marque un saut sémantique… et existentiel. Mais qu’est-ce qui distingue réellement ces deux jalons majeurs?

Pourquoi ce changement d’échelle maintenant? Ce n’est pas qu’une affaire de rhétorique: la montée en puissance des algorithmes, l’investissement massif des géants, et la compétition géopolitique poussent à repousser constamment le seuil de l’innovation. L’ASI devient le nouvel horizon vendeur et anxiogène, autour duquel se cristallisent à la fois les espoirs économiques et les craintes existentielles (voir notre article sur l’AGI, arme ultime).

Concrètement, ce renouvellement du discours façonne déjà les feux de route R&D, tandis qu’il nourrit la spéculation autour de l’IAG et, désormais, de la superintelligence artificielle. Une escalade dont les effets à moyen terme restent inédits.

SoftBank, OpenAI, DeepMind, Meta : Les visions en confrontation

La déclaration fracassante de Masayoshi Son a forcé les principaux acteurs de l’intelligence artificielle à clarifier – ou à réinventer – leurs stratégies. Revue des positions les plus saillantes :

Un point commun? Chacun tente d’influencer l’agenda global, entre annonces fracassantes et appels à la prudence. Mais, derrière le storytelling, les feuilles de route diffèrent: SoftBank accélère la levée de fonds et les alliances internationales, OpenAI privilégie les percées sur les modèles tout-en-un, DeepMind pousse à la régulation anticipée.

La polarisation stratégique est palpable: le débat, déjà vif autour de l’intelligence artificielle générale, s’exporte vers la superintelligence, avec ses promesses… et ses menaces existentielles, déjà explorées dans notre dossier Explosion énergétique: l’AGI face au défi écologique de l’IA forte.

Qui a raison ? Crédibilité et limites de la prévision 2035

L’annonce de Masayoshi Son selon laquelle l’ASI émergera d’ici 2035 interroge la communauté scientifique et technique. Mais où en sommes-nous réellement? Les progrès récents sont indéniables: modèles géants comme GPT-4o, Gemini ou Llama 3 dominent une partie de l’écosystème. Pourtant, les experts restent divisésquant à la possibilité de l’intelligence artificielle générale – et plus encore de l’ASI – à moyen terme.

Quels signaux faut-il surveiller? Les avancées du hardware (CPU/neuromorphic), la baisse du coût énergétique, de nouveaux algorithmes auto-adaptatifs, ainsi que les premiers systèmes démontrant une IAG robuste. Reste que la date de 2035, aussi ambitieuse soit-elle, relève aujourd’hui autant de la prospective que de la vision entrepreneuriale – une fracture déjà vue dans le débat public ou dans la question de la « conscience artificielle » (voir notre analyse).

Révolution(s) sectorielle(s) et enjeux de société

Si la promesse de l’ASI façon Son se concrétise, la rupture serait multidimensionnelle. Dès aujourd’hui, ses effets se dessinent:

L’intensité du basculement annoncé impose de repenser, sans délai, nos cadres réglementaires, économiques et moraux. Un défi collectif, qui concerne autant les innovateurs de la intelligence artificielle générale que chaque citoyen.

Conclusion : Fausse prophétie, pari visionnaire, ou début d’une nouvelle phase ?

Faut-il croire à l’ASI d’ici 2035? Le pari de Masayoshi Son fascine, interroge, et inquiète. Il révèle par ricochet l’état d’avancement réel de l’ia générale: complexes, incomplètes, mais capables de catalyser une mutation majeure. Si la date-choc de 2035 est loin de faire consensus, l’accélération des investissements, des recherches et des débats publics indique que nous entrons bel et bien dans une nouvelle phase – autrement plus risquée que le simple rêve d’AGI.

La vraie question n’est peut-être pas « quand ? », mais « dans quelles conditions » – et pour qui faire émerger cette superintelligence. Reste à construire les alliances, régulations et garde-fous capables d’encadrer ce qui s’annonce comme la plus grande aventure scientifique et sociétale du siècle: bâtir une IAG qui ne sacrifie ni notre autonomie, ni notre avenir collectif.

Le débat, et les choix à venir, pourraient bien dépasser en ampleur tout ce que la révolution numérique avait à offrir. À chacun de prendre position, de s’informer et d’agir: l’intelligence artificielle générale amorce un nouveau chapitre – reste à savoir si celui-ci s’écrira sous la boussole de la prudence… ou du vertige.

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