Site icon Intelligence Artificielle Générale

AGI: La fracture open source vs propriétaire explose-t-elle après le verrouillage de ChatGPT (Microsoft) et l’offensive Sentient?

AGI: La fracture open source vs propriétaire explose-t-elle après le verrouillage de ChatGPT (Microsoft) et l'offensive Sentient?

Le grand écart: deux modèles opposés s’affrontent

L’écosystème de l’intelligence artificielle générale (AGI) est désormais traversé par une fracture sans précédent entre deux visions antagonistes. D’un côté, Microsoft verrouille l’accès aux modèles avancés de ChatGPT et à l’IAG d’OpenAI jusqu’en 2032. Les derniers accords, révélés fin 2025 (source), offrent à Microsoft un accès privilégié et exclusif à tous les modèles présents et futurs, même après le cap symbolique de l’AGI. Cela lui donne l’avantage de façonner la superintelligence artificielle loin des regards du public et de la recherche ouverte.

En opposition totale, la société Sentient vient de frapper fort en annonçant le lancement d’une AGI open-source de nouvelle génération (projet The GRID). Le projet est centré sur la collaboration mondiale, la transparence, et une accessibilité radicale pour développeurs et chercheurs (détails). Cette offensive marque une nouvelle étape après l’émergence de projets pionniers comme OpenDeva ou Llama 4, qui défendent un modèle scientifique et communautaire pour l’IA générale.

Ce schisme n’est pas simplement technique : il traduit des choix stratégiques majeurs, où l’opacité et le contrôle d’un côté s’opposent à l’ouverture, l’innovation collective et la gouvernance partagée de l’autre. Les conséquences pour la dynamique et l’équilibre global du secteur s’annoncent explosives.

Ce que change l’irruption d’une AGI open-source ambitieuse

L’apparition de Sentient et sa volonté de bâtir une intelligence artificielle générale open-source changent radicalement la donne pour l’écosystème IA. En rendant accessible son réseau « The GRID » et ses agents (plus de 40 lancés dès septembre 2025, selon Business Standard), Sentient attire une nouvelle génération de chercheurs, développeurs et entrepreneurs. L’architecture décentralisée et la publication du code source favorisent le partage rapide de briques technologiques AGI comme :

Les avantages sont multiples: accélération de l’innovation, multiplication des cas d’usage, attractivité pour la communauté scientifique et diversité des équipes impliquées. Le modèle mise sur l’émulation collective, rappelant la dynamique déjà observée avec Meta Llama ou OpenDeva, mais à une échelle supérieure.

Mais ce modèle n’est pas sans zones d’ombre: sécurité (prévention des mésusages), gouvernance collective, et viabilité économique sont des défis colossaux. Qui décide des mises à jour ? Quel niveau d’audit ou de contrôle ? Comme l’ont montré les premiers débats sur l’AGI open-source, démocratiser l’accès ne garantit pas une supervision efficace ni une gestion responsable de la superintelligence.

Pourquoi les géants propriétaires serrent les rangs

Face à cette offensive open-source, Microsoft, Google, OpenAI et d’autres géants resserrent leurs écosystèmes. L’accord « AGI jusqu’en 2032 » signé par Microsoft (Beebom) incarne une stratégie de contrôle serré du développement, de la diffusion et de la monétisation de l’IAG et de la superintelligence artificielle. Plusieurs signaux forts sont en jeu :

Pour ces groupes, ouvrir trop largement les modèles AGI revient à prendre des risques majeurs: prolifération incontrôlée, détournements, fuite de propriété intellectuelle et perte du pouvoir d’orienter la transformation numérique au niveau mondial. Ce repli nourrit la méfiance et alimente l’idée d’une privatisation rampante de l’intelligence artificielle générale, bien au-delà du simple secret industriel (enquête détaillée ici).

La crainte d’un usage « hors de contrôle » de l’AGI, couplée à la recherche de retours financiers gigantesques, pousse ces acteurs vers une gouvernance centralisée et opaque, opposée à la démarche collaborative des initiatives open-source.

Impact sur la gouvernance mondiale et l’innovation

La polarisation entre modèles propriétaire et open-source redéfinit la gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle. D’un côté, la concentration de la technologie entre quelques mains pourrait menacer l’avènement d’une superintelligence artificielle éthique et partagée, voire aggraver la fragmentation géopolitique (voir l’analyse complète sur la « guérilla » AGI).

Les risques majeurs identifiés:

Déjà, des scénarios de « réplique » se dessinent pour 2026, où certains États et consortiums pourraient imposer des obligations d’ouverture ou de transparence, à rebours des stratégies défensives actuelles. Mais l’éclatement des initiatives multiplie également les risques de fuite en avant technologiques, où la superintelligence artificielle échapperait à toute gouvernance internationale effective.

Conclusion: l’AGI entre « guerre froide » technologique et opportunité de rupture

Sommes-nous à l’aube d’une scission durable du monde de l’IA générale ? Les divergences entre fermeture propriétaire et radicalité open-source créent une tension nouvelle, proche d’une « guerre froide technologique ». L’innovation collective et la science ouverte restent néanmoins vitales: les communautés autour de OpenDeva, Llama ou le récent Sentient montrent que des alternatives crédibles émergent face à la concentration du pouvoir technologique.

Pourtant, la capacité à bâtir une superintelligence artificielle à la fois performante, éthique et partagée dépendra d’une gouvernance renouvelée, de passerelles entre communautés concurrentes, et d’institutions capables de piloter une intelligence artificielle générale responsable. C’est à cette condition uniquement que la promesse d’une rupture positive pourrait l’emporter sur le spectre de la fragmentation et de la privatisation intégrale des savoirs.

Quitter la version mobile